Pourquoi les costeños sont des “m’as-tu-vu” dans leur choix de boissons lorsqu’ils sortent/reçoivent ?

À l’instar des français (et de la plupart des nations), les colombiens picolent.

En fait, ils ont tendance à boire beaucoup moins que les français. Selon le dernier rapport de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) qui couvre la consommation d’alcool dans près de 200 pays, la France est en 18ème position (12,2 litres d’alcool pur par personne et par an) alors que la Colombie est en 98ème position (6,2 litres d’alcool pur par personne et par an – soit près moitié fois moins qu’en France). (source – en anglais)

Dans ce billet, je vais me concentrer sur les alcools “forts”, c’est à dire en excluant la bière, le vin et les liqueurs.

En France, l’alcool fort national est le pastis :

L'alcool national français !
L’alcool national français !

En Colombie, les alcools forts nationaux sont au nombre de deux :

1) Le rhum de Medellín :

Le fameux rhum de Medellín !
Le fameux rhum de Medellín !

C’est un rhum ambré (en opposition à un rhum blanc du type Bacardi). Comme le whisky il peut être vieilli en fûts pendant plusieurs années.

2) L’aguardiente

Le non moins fameux aguardiente !
Le non moins fameux aguardiente !

C’est un alcool anisé mais qui, à l’encontre du pastis, se boit pur sans ajout d’eau.

Il faut savoir que les colombiens sont également de grands amateurs de whisky. Des trois alcools forts importés en Colombie, le whisky est le plus populaire, loin devant la vodka (qui sert surtout dans l’élaboration de cocktails) et encore plus loin devant le gin.

Mais le titre de ce billet est : “Pourquoi les costeños sont des “m’as-tu-vu” dans leur choix de boissons lorsqu’ils sortent/reçoivent ?”

Il faut en effet savoir que, pour les costeños, il est important de sauver les apparences et d’offrir le meilleur aux invités qu’ils reçoivent (chez eux ou bien lorsqu’ils invitent à l’extérieur).

Et la meilleure façon de ce faire est donc d’acheter les boissons qui sont les plus chères.

Donc, pas question d’acheter et d’offrir des boissons nationales (tels que le rhum ou l’aguardiente). Pourquoi ? Parce que les boissons importées sont par définition plus chères en Colombie que les boissons nationales. Et elles ont donc plus de “cachet”.

Donc, prenons l’exemple du whisky. Un whisky, c’est bien. Un scotch (whisky en provenance de l’Écosse), c’est beaucoup mieux !

D’ailleurs, le scotch le plus vendu sur la Côte des Caraïbes est celui-ci :

L'incontournable Old Parr en Colombie
L’incontournable Old Parr en Colombie

 

Bien sûr, il existe beaucoup de véritables scotchs beaucoup moins chers que le Old Parr (e.g. le Buchanan que l’on trouve également sur toute la Côte). Mais, soyons honnêtes, la plupart des costeños sont totalement incapables de faire la différence entre ces diverses marques de scotch.

Acheter, et offrir, à ses invités une bouteille de Old Parr de 12 ans d’âge leur communique deux messages :

1) J’ai $100.000 pour me permettre de vous offrir un excellent scotch
2) Je ne désire que le meilleur pour vous

Bien sûr, il n’y aurait aucun problème si ces costeños avaient les moyens d’acheter ces boissons hors de prix (en considérant leur salaire). La triste réalité est que la plupart doivent s’endetter pour pouvoir ce faire.

L’exemple le plus frappant est durant le Carnaval de Barranquilla durant lequel les costeños dépensent (et d’endettent) sans compter. Le Carnaval se termine officiellement le mardi de Carême. Vous devriez voir ce qui se passe le mercredi : des centaines de personnes faisant la queue devant les boutiques de prêteurs sur gages pour mettre au clou leur montre et/ou leur équipement électrodomestique afin de pouvoir payer leurs facture d’eau et d’électricité.

Je vous ai décrit la situation sur la Côte des Caraïbes. J’ignore si la même chose se passe dans les autres régions de la Colombie. Votre retour serait apprécié !

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