Émeutes - que se passe-t-il en Colombie ?

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Émeutes - que se passe-t-il en Colombie ?

Message : # 10328Message Darloup »

La colère est partie d'un projet de réforme fiscal, retiré depuis par le président Ivan Duque.

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Une manifestation le 1er mai 2021 à Bogota, la capitale de la Colombie, contre une réforme fiscale du président conservateur Ivan Duque. (VANNESSA JIMENEZ G / NURPHOTO)


Malgré le retrait du projet controversé, les rues ne désemplissent pas. Près d'une vingtaine de personnes sont mortes, et plus de 800 ont été blessées, lors de manifestations contre une réforme fiscale en Colombie qui ont débuté la semaine dernière. La mobilisation, qui s'est poursuivie lundi 3 mai, a provoqué à la démission du ministre des Finances, Alberto Carrasquilla et le retrait du projet par le président Ivan Duque.

Le projet de réforme fiscale, retiré dimanche soir par le chef d'Etat conservateur, avait suscité de fortes critiques. L'opposition, les syndicats et même des représentants du parti au pouvoir estimaient qu'il affectait trop la classe moyenne et le jugeant inopportun alors que la pandémie de Covid-19 a aggravé la santé économique du pays.

431 personnes interpellées

Les cinq jours de protestation depuis mercredi dernier se sont soldés par la mort de 18 civils et d'un policier, selon le dernier bilan communiqué à la mi-journée par le Défenseur du peuple, une entité publique de protection des droits. Le ministère de la Défense a pour sa part fait état de 846 blessés, dont 306 civils. En outre, 431 personnes ont été interpellées au cours des troubles qui ont émaillé certaines manifestations, bien que la plupart aient été pacifiques.

Alors que le gouvernement a déployé l'armée en renfort dans les villes les plus affectées, plusieurs ONG ont accusé la police d'avoir tiré sur des civils.

Source : https://www.francetvinfo.fr/monde/ameri ... 09901.amp?
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Émeutes, répression policière, morts... Que se passe-t-il en Colombie ?

Message : # 10329Message Darloup »

Depuis fin avril, des affrontements quotidiens opposent manifestants et forces de l'ordre en Colombie. Si les Colombiens protestaient au départ contre une réforme fiscale, leur colère s'est muée en une contestation générale du gouvernement en place et de leur président, Ivan Duque.

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Des manifestants face aux forces de l'ordre lundi, à Cali. Photo Luis ROBAYO/AFP.


Une trentaine de morts et plus 800 personnes blessées : c'est le triste bilan - provisoire - de la mobilisation populaire contre le projet de réforme fiscale du gouvernement, qui a démarré le 28 avril dernier en Colombie. Depuis cette date, manifestants et forces de l'ordre s'opposent de plus en plus violemment dans des affrontements qui inquiètent la communauté internationale. Retour sur la situation.

A l'origine de la contestation, une réforme fiscale

A l'origine de ces manifestations en Colombie se trouve le projet de réforme fiscale du président conservateur Ivan Duque.

Sous la pression de la rue depuis fin avril, le chef de l’État a fini par retirer son projet, jugé agressif envers la classe moyenne et inopportun en pleine récession économique aggravée par la pandémie de Covid-19. Il s’est engagé à présenter un nouveau texte, excluant les points les plus contestés, à savoir une hausse de la TVA et l’élargissement de la base d’imposition sur les revenus.

Une contestation contre le gouvernement

Mais les protestations contre le projet de réforme du gouvernement se sont rapidement transformées en mobilisation générale contre le gouvernement de droite, qui concentre la colère des Colombiens depuis quelque temps. En 2019, déjà, la grogne sociale commençait à se faire entendre alors que les Colombiens protestaient contre une réforme des retraites et dénonçaient les nombreux assassinats de défenseurs des droits de l'Homme dans le pays.

A un an de la prochaine élection présidentielle, la popularité d'Ivan Duque est en berne, à seulement 33% d'opinions favorables dans un pays qui a accusé une chute de 6,8% de son PIB. En Colombie, le chômage atteint les 16,8% tandis que le taux de pauvreté est en hausse, à plus de 42%.

Les Colombiens dénoncent également la défense par le gouvernement et les institutions du pays de l'ancien président Alvaro Uribe. A la tête de la Colombie de 2002 à 2010, l'ancien chef de l’État et mentor d'Ivan Duque doit comparaître pour des faits de corruption.

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Un manifestant brandit le portrait de l'ancien président colombien Alvaro Uribe sous-titré du mot "génocide" pour dénoncer les morts causées par la répression policière dans le pays. Le 4 mai 2021, devant le Consulat de Colombie à Buenos Aires. Photo Juan MABROMATA/AFP.


Des dizaines de morts et des centaines de blessés

Le bilan des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre varie selon les sources, mais reste lourd quoi qu'il arrive.

Le Défenseur du peuple, entité publique de protection des droits, avait fait état lundi matin de 19 morts - dont un policier - et 89 disparus. L'ONG Temblores, qui gère une plateforme de suivi des violences policières, évoquait mardi 31 morts depuis le début de la contestation.

De son côté, le gouvernement explique que 846 personnes ont été blessées, dont 306 civils.

Malgré le retrait, les émeutes ne faiblissent pas

Malgré le retrait du projet de réforme fiscale d'Ivan Duque, les affrontements se sont poursuivis en début de semaine, notamment à Cali, où les blocages des principales voies d’accès commencent à générer une pénurie de carburant et des inquiétudes pour le passage de camions d’oxygène et de matériel médical en pleine pandémie de Covid-19.

Dans cette ville, la plus touchée par les affrontements, le secrétariat local à la sécurité a répertorié cinq morts et 33 blessés pour la seule journée de lundi. L'armée y est déployée depuis vendredi.

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Un manifestant est touché par un cocktail Molotov à Cali, lors d'affontements avec des policiers, lundi 3 mai 2021. Photo Luis ROBAYO/AFP.


Dans la capitale, 16 postes de police ont été attaqués mardi soir, ont dénoncé sur Twitter les autorités. "Il y a une énorme escalade de violence dans la ville", a averti dans un message vidéo Luis Ernesto Gomez, le secrétaire à la sécurité de Bogotá. De son côté, le président colombien a apporté son soutien aux forces de l'ordre dans son allocution télévisée quotidienne :

"Rien ne justifie qu’il y ait des personnes armées qui, sous couvert du désir légitime des citoyens de manifester, sortent tirer sur des personnes sans défense et agresser cruellement nos policiers.

Ivan Duque"


La communauté internationale dénonce la répression policière

Face aux émeutes, l’ONU, l’Union européenne, les États-Unis et de multiples ONG ont appelé au calme et dénoncé la répression des manifestations :

"Nous sommes profondément alarmés par les événements dans la ville de Cali en Colombie, où la police a ouvert le feu sur des manifestants qui s’opposent à une réforme fiscale, tuant et blessant un certain nombre de personnes

Marta Hurtado, porte-parole du Haut commissariat aux droits humains de l’ONU"


Marta Hurtado avait auparavant lancé un appel au calme, déplorant le fait que "les forces de sécurité ont tiré à balles réelles et battu des manifestants".

A Bruxelles, l’UE a jugé "prioritaire de mettre un terme à l’escalade de cette violence et d’éviter tout usage disproportionné de la force par les forces de sécurité" :

"Nous comptons sur les institutions colombiennes pour enquêter et traduire en justice les responsables de violations des droits humains et libertés»

Peter Stano, porte-parole du chef de la diplomatie européenne"


Les Etats-Unis ont appelé à la "plus grande retenue de la part de la force publique afin d’éviter d’autres pertes de vies" et Amnesty International a demandé que soit mis "fin à la répression des manifestations" et à "la militarisation des villes".

De nouvelles manifestations doivent avoir lieu ce mercredi à l'appel du Comité national de grève, qui avait lancé le mouvement de protestation fin avril et qui encourage également à protester contre un projet de réforme de la santé.

Source : https://www.lalsace.fr/politique/2021/0 ... n-colombie
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Colombie : le regard de la droite dure au pouvoir sur le pays

Message : # 10330Message Darloup »

Par Jean-Marc Four et Franck Ballanger

Depuis fin avril, la Colombie s’est progressivement enfoncée dans un chaos social et politique. Malgré le retrait d'un projet de loi contesté, la répression policière a attisé la révolte. Cette impasse est directement liée au regard que porte le président Iván Duque sur la société colombienne.


Colombie : le regard de la droite dure au pouvoir sur le pays


Depuis le 28 avril dernier, la Colombie est frappée par une fronde sociale. Ce qui avait démarré sous la forme de simples manifestations contre une réforme fiscale s’est transformé en colère généralisée, en particulier après une violente répression policière. Des manifestations antigouvernementales ont fait au moins 42 morts, dont un policier, et plus de 1 700 blessés. De nouvelles marches sont prévues prochainement et le pays, qui devait co organiser la Copa América de football avec l'Argentine, devra s'en priver.

Sans parler de la pandémie de Covid-19, qui a fait passer de 37 à 42% le taux de personnes pauvres.

Cette impasse politique est directement liée au regard que porte le président actuel Iván Duque sur la société colombienne. Le regard d’une droite radicale, marquée par la lutte contre le terrorisme, peu scrupuleuse sur le recours à la violence, et dépositaire d’une organisation économique et sociale fortement inégalitaire.

Analyse en cinq points clés : géographie, Histoire, droit, économie et psychologie et sociologie.

La géographie

A l’extrême Nord-Ouest de l’Amérique du Sud, la Colombie est un pivot géographique. Le point de rencontre entre l’Amérique centrale (le Panama) et l’Amérique du Sud (le Venezuela, le Brésil, le Pérou, l’Equateur). Entre la côte Pacifique et la côte Caraïbe. Entre les Andes et l’Amazonie.

Le pays compte 50 millions d’habitants, sur un territoire d’1 million de km2, mais un gros tiers du pays (toute l’Amazonie) est quasiment vide.

La population se concentre sur la côte et dans les Andes, en particulier dans les trois grandes villes de Bogotá, Cali et Medellín.

C’est un pays traversé de divisions ethniques (entre les descendants des colons espagnols, les indiens indigènes, les descendants d’esclaves, les anciens immigrants européens). Avec par effet en chaines de fortes inégalités sociales, en bonne partie héritées du passé.

C’est aussi un pays jeune : 30% de la population a moins de 20 ans.

Autant de paramètres importants pour comprendre l’impasse politique actuelle.

L'Histoire

L’Histoire ancienne crée le sentiment d’une certaine supériorité au sein des élites colombiennes, le sentiment d’être dépositaire d’une certaine grandeur : l’époque précolombienne, puis espagnole.

Et surtout l’indépendance, dès 1819, avec la figure iconique de Simon Bolivar et la brève existence de la Grande Colombie, qui englobait ses voisins du Venezuela, de l’Équateur et du Panama.

L’Histoire récente est marquée par une forte rivalité politique entre le parti libéral plutôt à gauche et le parti conservateur plutôt à droite.

Et c’est surtout une histoire marquée au fer rouge par la violence : assassinats politiques, coups d’État, formation de groupes d’auto-défense, juntes militaires.

Et puis, pendant plus de cinquante ans, de 1960 à 2016, un climat de guerre entre l’armée, les groupes paramilitaires, et les rebelles des FARC, le tout sur fond d’essor du trafic de drogue, essentiellement la cocaïne. C’est le plus long conflit armé de l’Histoire de l’Amérique du Sud. Il a fait 250 000 morts, avec des atrocités commises des deux côtés. Un accord de paix a finalement été signé en 2016.

Avec entretemps, deux mandats particulièrement violents, ceux d’Alvaro Uribe, président de 2002 à 2010. Fondateur d’un nouveau parti, centriste au départ puis très marqué à droite, très lié aux paramilitaires. Et avec à la clé une répression sanglante, de nombreux assassinats extra judiciaires, des arrestations en série et une presse muselée. Des pratiques assez proches des dictatures militaires qu’ont pu connaitre auparavant le Chili, l’Argentine ou le Brésil.

Iván Duque, l’actuel président élu en 2018, ancien avocat âgé de 44 ans, est l’héritier revendiqué d’Alvaro Uribe et il a plusieurs fois critiqué l’accord de paix avec les FARC.

La démilitarisation prévue dans l’accord n’a de fait jamais été pleinement effectuée. Et la violence est plutôt repartie à la hausse depuis deux ans.

Le droit

Plutôt que de droit, il faut parler de non droit en Colombie.

Il y a les zones géographiques de non droit liées aux narcotrafiquants ou aux héritiers de la guérilla des FARC. Les différents cartels contrôlent des régions entières. Les milices d’autodéfense de droite en contrôlent d’autres. Les municipalités, pour un bon tiers, sont tenus par des groupes locaux. Le pouvoir central est loin de tout maîtriser.

Et puis surtout, il y a une tradition d’impunité des forces de l’ordre et des groupes paramilitaires. Avec une frontière souvent assez floue entre les deux.

L’armée compte 300 000 hommes ; les groupes paramilitaires en comptent près de 200 000 ; la police est placée sous la tutelle du ministre de la Défense.

Au nom de la lutte contre le terrorisme et le narcotrafic pendant un demi-siècle, ces groupes ont échappé à tout cadre juridique. Et ils regardent tout manifestant comme un terroriste, ce qui leur permet de légitimer leur recours à la violence.

Les forces anti-émeutes en particulier, les ESMAD, ont une tradition de répression féroce. Elles sont lourdement armées, mais ne sont pas formées pour faire face à des manifestations sociales classiques. Ces derniers jours, elles ont chargé la foule et tiré à balles réelles y compris sur des manifestants pacifiques.

Évidemment, cette violence policière alimente la colère des manifestants et provoque en chaine de nouveaux affrontements.

Quant aux milices privées d’extrême droite, qui circulent en 4x4 blindés comme Aguilas Negras, elles sont souvent liées aux élites sociales, dont elles protègent les intérêts.

Enfin, le pouvoir central a les moyens juridiques de se couvrir. Il lui suffit de décréter "l’état de commotion intérieure", un état d’exception, prévu dans la Constitution, qui permet de gouverner par décrets en limitant strictement les libertés publiques.

L'économie

Les inégalités sociales sont donc très fortes en Colombie. Et elles ont été accrues par la pandémie. Elles sont un héritage, en partie, de la période coloniale : les familles de blancs, ou de métis descendants de colons espagnols, tiennent les rênes. Et ce sont elles que les milices protègent.

Une grande partie du pays, à l’inverse, vit de l’économie informelle. C’est aussi ce qui explique l’omniprésence du trafic de drogue : c’est un moyen de subsistance. D’autant que la réforme agraire promise depuis l’accord de paix n’a pas eu lieu.

La pandémie (le pays compte autant de morts que la France rapporté au nombre d’habitants), a plongé des millions de personnes dans la pauvreté (plus de 40% de la population).

Le chômage a aussi fortement augmenté.

Rien d’étonnant donc à ce que le détonateur des manifestations ait été la réforme fiscale : inconcevable, pour une grande partie de la population, notamment les classes moyennes, de faire face à une hausse de la TVA et un élargissement de la base d’imposition, comme proposé par Iván Duque pour faire rentrer de l’argent dans les caisses.

Rien d’étonnant non plus à ce que la ville de Cali, au sud du pays, soit devenue l’épicentre de la contestation. Elle concentre les maux du pays : racisme, inégalités sociales, chômage élevé, trafic de drogue, omniprésence des milices et des gangs.

La psychologie et sociologie

Le logiciel du président Iván Duque semble daté, bloqué dans le passé. Pour lui, les manifestants sont uniquement, je cite, "des vandales, des terroristes ou des narco trafiquants". Dans ce logiciel, il est donc cohérent de répondre par la répression.

Alors c’est vrai que la Colombie reste en partie la proie des trafiquants de drogue, mais le terrorisme des FARC appartient au passé. Et les manifestants d’aujourd’hui n’ont pas grand-chose à voir avec le descriptif du président : ce sont des jeunes, des classes moyennes, des médecins, et aussi des paysans, des indigènes.

La sociologie du pays est donc complexe, avec des intérêts très divergents selon les endroits et selon les classes sociales.

Une chose est certaine : le confinement lié à la pandémie agit comme une cocotte-minute. C’est très bien décrit par le maire de Cali, Jorge Ospina. Les jeunes, en particulier, dit-il, ont besoin de se défouler, de danser (la salsa joue un rôle social majeur en Colombie). Donc quand la colère sort, cela explose.

La contestation contre la réforme fiscale, qui a été retirée, s’est transformée en contestation politique globale pour demander des réformes de la police, de la santé, de l’éducation. Et il n’est pas un Colombien qui n’ait eu affaire à la violence, par lui-même ou dans son entourage immédiat.

Le président propose un grand dialogue national. Mais le fossé est énorme avec les manifestants. La côte de popularité d’Iván Duque est en chute libre : 33% seulement.

Le divorce semble consommé et sera difficile à surmonter. La Colombie aura du mal à se débarrasser de la violence endémique. Il faut redouter de nouveaux événements dramatiques d’ici aux prochaines élections générales, prévues au printemps ou à l’été 2022.

Avec la collaboration d'Éric Chaverou et de Chadi Romanos

Source : https://www.franceculture.fr/politique/ ... ur-le-pays
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