Garde à vue en Colombie

Non, non, rassurez-vous, je n’aborde pas ce sujet par expérience personnelle ! 😕 

Mais je viens de lire un article dans « El Heraldo » (le journal de la Côte des Caraïbes – où je vis) et je désirais le partager avec vous dans ce billet.

Il est vrai que cet article couvre uniquement la situation sur la Côte des Caraïbes, (principalement à Barranquilla, mais également dans d’autres municipalités). Je pense cependant que la situation est identique dans le reste de la Colombie !

Il s’agit de la situation des détenus en attente de leur jugement. C’est ce qui s’appelle la détention préventive. Cette détention préventive est mise en place par la police lorsque les accusations contre le prévenu relèvent d’une gravité exceptionnelle (comme une accusation de meurtre ou de viol).

Tous ces détenus n’ont donc pas encore été jugés. Ils n’ont même pas eu droit à une première comparution devant un juge !

En Colombie, ces personnes sont placées en détention préventive dans trois centres de détentions possibles (on les appelle globalement «carceletas» :

1) «Centros de Detención Transitoria» (CDT)
2) «Estaciones de Policia»
3) «Comandos de Atención Inmediata» (CAI)

Le problème est tout simplement la surpopulation dans la plupart de ces centres.

Une image vaut généralement mille mots. En voici donc une :

Surpopulation en détention préventive
Surpopulation en détention préventive

Dans le commissariat de San José (un quartier de Barranquilla), 166 personnes sont placées dans une cellule originellement prévue pour 6 personnes – soit une surpopulation de 2,666 % !!!

Idem dans le CAI de La Victoria (un autre quartier de Barranquilla) où 62 personnes doivent partager une cellule originellement prévue pour … 3 personnes !

Les exemples abondent, non seulement à Barranquilla, mais également dans d’autres municipalités telles que Soledad, Puerto Colombia, Malambo, Sabanalarga et Santo Tomás (pour n’en mentionner que quelques unes).

Il est vrai que la plupart de ces personnes sont accusées de crimes graves et que la plupart sont sans doute coupables (ce qui veut néanmoins dire que certaines ne le sont pas).

Mais comment peut-on moralement justifier d’enfermer 62 détenus dans une cellule originellement prévue pour 3 personnes ? Et ce, non seulement pendant quelques jours, mais pendant plusieurs semaines ?

Source (article en espagnol) : https://www.elheraldo.co/judicial/defensoria-del-pueblo-asegura-que-situacion-de-dd-hh-en-centros-de-detencion-transitorios

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